Elle anime des ateliers d’écriture et publie des livres collectifs en s’aidant de la méthode Ravive. Sophie Colas, animatrice en résidence seniors, nous confie ses trucs et astuces pour mener un tel projet de groupe. Et les bénéfices que tous en retirent. Deuxième partie du témoignage.
RAVIVE : En quoi Ravive vous aide-t-il ?
Sophie Colas : « Ravive est un outil pour les ateliers d’écriture, non un carcan : si vous n’avez jamais eu l’occasion d’en mener, Ravive fournit des guides d’écriture très pertinents. Nul besoin d’avoir auparavant décroché le prix Goncourt pour initier un projet de ce genre. Cela est rassurant, sorte de parapet en cas de défaillance ou de trou noir. Mais en aucun cas vous n’êtes tenus de suivre le protocole proposé par Ravive : ce n’est qu’une possibilité que cette structure vous offre, possibilité dont vous pouvez vous inspirer librement – ou non. »
La plateforme en ligne est très facile et intuitive.
Sophie Colas
« Quand à l’aspect purement technique, la plateforme en ligne est très facile d’utilisation, très intuitive. Si vous avez la chance d’avoir des seniors adeptes de l’informatique, vous pouvez partager le site et les laisser entrer leurs textes. Ils peuvent ainsi s’emparer du projet jusqu’à sa finalisation, le suivre, le voir grandir. C’est aussi un concept qui permet la publication d’un livre à faible coût sans devoir passer des commandes en nombre. N’auriez-vous que 10 ouvrages à commander que cela serait possible à un prix très raisonnable. Et puis, on peut compter sur Guillaume lorsqu’un petit souci survient : il est très réactif pour aider à s’approprier l’outil avant et après les ateliers d’écriture. »
Le produit fini est de belle facture et c’est pour eux une joie de pouvoir l’offrir à leurs enfants, petits-enfants et même amis.
Quelle est la satisfaction des participants au final ?
« Ils sont très fiers d’eux ! Et ils peuvent l’être ! Le produit fini est de belle facture et c’est pour eux une joie de pouvoir l’offrir à leurs enfants, petits-enfants et même amis. L’estime de soi est restaurée – si tant est qu’elle avait besoin de l’être – mais lorsqu’on vieillit, on sait bien que c’est un écueil à peu près inévitable. Ils sont ravis d’avoir réussi, ensemble, à co-écrire un livre. A peine paru, ils demandent quel sera le thème du prochain ! »
Et justement quel sera le prochain ?
« Quant au troisième livre issu de l’atelier d’écriture – toujours à la résidence Senioriales de Saint-Avertin, il est en cours de finalisation : cette fois, les participantes ont inventé contes et histoires pour les enfants de 2 à 11 ans. Là encore, je me suis heurtée à des « je ne sais pas écrire et je n’ai aucune imagination », mais c’est tout le contraire qui s’est produit. J’ai dû stopper l’écriture pour ne pas produire un livre de 500 pages ! Et pour couronner le tout, je leur ai proposé de dessiner des illustrations afin que les enfants puissent les colorier. Eh bien, croyez-moi ou non, mais elles ont adoré l’exercice ! »
Leur sourire, leur fierté est une grande récompense pour moi.
Sophie Colas
Quelle satisfaction ressentez-vous ?
« Je suis fière d’eux et un peu fière de moi également : alors qu’ils n’y croyaient pas, je suis contente d’avoir réussi à les convaincre de me faire confiance quand je leur disais de se faire confiance à eux-mêmes. Leur sourire, leur fierté est une grande récompense pour moi.«
Que conseillez-vous à ceux qui veulent s’y mettre aussi ?
« Je dirais qu’il faut « oser ». Oser se mettre également en « danger » en produisant avec eux des textes. Cela permet de comprendre aussi leurs appréhensions, leurs réticences à écrire lorsqu’on s’y trouve soi-même confronté. C’est le premier mot tracé sur la page blanche qui compte, le reste vient tout seul. Tolérance et bienveillance doivent vous accompagner.
Ensuite, ne pas hésiter à demander de l’aide et aller fouiller du côté des ouvrages déjà produits pour s’en inspirer.
Enfin, accepter que certaines séances ne fonctionnent pas comme on l’aurait voulu, accepter également de changer de cap si l’on voit que l’on fait fausse route, ne pas forcer l’écriture des participants mais les laisser avancer à leur rythme, dans la direction qu’ils souhaitent prendre. L’inspiration, la création, ça ne se décrète pas, ça se vit. »
Comments are closed.