Amen est un jeune migrant arrivé en France après un très long périple. Sa rencontre avec plusieurs « bonnes fées », comme Nicole Guteville, lui a permis de raconter sa jeunesse tourmentée. Avec le soutien de Ravive.
Le dernier recueil publié par Ravive, « Comment je suis devenu migrant » par Amen Salembere, raconte la belle histoire de son narrateur, un jeune burkinabé désormais lycéen à Paris. Ce récit riche en déboires et en rebondissements, s’inspire directement de l’expérience de son narrateur. Né au Burkina-Faso, élevé par sa grand-mère Yabba, il vit une enfance tourmentée par la survie et l’exil économique.
On suit au cours de ce récit très touchant le parcours du jeune homme, qui partage ses peurs, ses joies, sa crédulité, avec ses propres mots et expressions, de façon très naturelle. Nicole a beaucoup aidé l’auteur à mettre des mots sur son histoire tourmentée.
En préface elle écrit : « Quand j’ai rencontré Amen, je ne lui ai jamais posé de question. Nous avons mangé des glaces. Puis il est rentré à l’école et il a découvert les autobiographies en littérature et les autoportraits. Le professeur a demandé aux élèves de rapporter un épisode de leur vie, une écriture à la première personne. Un an auparavant, il ne savait ni lire, ni écrire et il n’était pas vraiment francophone. Cet exercice l’a beaucoup ému et je l’ai aidé à formuler ce qu’il voulait raconter, « le travail du sable au Burkina avec sa grand-mère ». Je lui ai demandé si ça lui plairait d’en raconter davantage et que j’étais prête à l’aider. Il a commencé et le pacte était qu’il raconte ce qu’il voulait comme il voulait. »

Le jeune burkinabé a eu mille vies : orpailleur, maçon, esclave en Lybie… Recueilli par une association en Italie, il peut envisager un nouvel avenir, et suit son chemin jusqu’à Paris.
Ensemble, ils commencent à écrire au premier trimestre 2020, alors qu’Amen commence tout juste le lycée à Paris. Après beaucoup d’interruptions, notamment liées au Covid, Nicole reprend la rédaction pour mener à bien ce projet. Le livre s’achève au moment de l’entrée d’Amen en seconde.
Fiers d’avoir accompli ce travail, Amen et celle qu’il surnomme « Tatie », célèbrent aujourd’hui la publication de ce récit par Ravive. Il est dédié à Yabba, la « grand-mère chérie » du jeune homme. Il y aurait un autre volet à écrire, estime Nicole, car après avoir vécu plusieurs vies, Amen se dédie désormais à son éducation avec une grande persévérance.
Dans son lycée, la nouvelle de son livre ne passe pas inaperçue et ses professeurs, la bibliothécaire et la directrice réclament un exemplaire. Après avoir affronté une grande solitude, Amen peut ainsi partager ses origines et son parcours avec son entourage et ses camarades.

Jacques, Amen et Nicole, en août 2020, avant l’entrée d’Amen en seconde.
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