« J’ai pris le train en marche » : c’est l’expression qu’Anne-Marie Guyon a choisie pour titrer son histoire familiale. Cette grand-mère et arrière-grand-mère a écrit ce témoignage pour le transmettre à ses proches. Entretien avec cette nouvelle auteure éditée par Ravive, pour savoir comment elle a mené son projet d’écriture.

RAVIVE : Quelle est l’origine de ce projet d’écriture ?

Anne-Marie Guyon : « Il remonte au moment où j’ai réalisé que j’étais devenue la doyenne de la famille ! C’est un devoir de mémoire, j’ai voulu réexpliquer à mes enfants l’origine de la famille, et surtout à mes petits-enfants. Ils venaient souvent en vacances chez nous et me réclamaient toujours de leur raconter l’histoire de l’évacuation, que j’ai vécue étant petite-fille. ça les fascinait ! Un petit-fils m’avait dit : « Mamie il faut que tu écrives tout ce que tu nous racontes, quand nous aurons des enfants et que tu seras morte, on ne s’en souviendra plus pour leur raconter !« . Un jour je me suis assise et j’ai commencé à écrire : Je suis née le 27 juillet 1935 à Douai, à l’angle de la rue d’Esquerchin et de la rue des vierges. C’est comme ça que commence mon livre. »

RAVIVE : Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de cette rédaction ?

Anne-Marie Guyon : « Surtout le fait d’écrire à la main, avec un crayon, c’était fastidieux ! Et puis nous avons quitté Vichy et notre grande maison pour emménager aux Senioriales à Saint-Avertin. Pour mes 80 ans, j’ai reçu une enveloppe, que j’ai utilisée pour acheter un ordinateur ! J’avais toujours en tête l’idée de me remettre à écrire ce récit. Avec l’aide de deux copines, je me suis initiée à ce langage, ce qui n’a pas été trop dur car je tapais à la machine à écrire avant. Je me suis donc remise à écrire, il y a 4 ans. »

« Un jour j’ai pris le train en marche… le train de la vie qui dure depuis la nuit des temps… et poursuivra longtemps encore son chemin quand j’en serai descendue »

extrait de la préface

RAVIVE : Avez-vous repris ce que vous aviez commencé ?

Anne-Marie Guyon : « J’ai repris les 4 premières pages telles quelles, et j’ai continué. J’ai revécu ma vie chronologiquement, mais sans plan, comme si j’avais un calendrier dans la tête ! Et je ne me suis pas trompée, cela a beaucoup impressionné ma soeur. »

RAVIVE : Avez-vous fait relire vos écrits par vos proches ?

Anne-Marie Guyon : « Au début, j’avais envoyé les 20 premières pages à mes 5 fils. Ils m’ont tous fait la même réponse : c’est super, continue ! Ensuite je n’ai pas fait lire davantage. J’ai tout relu et corrigé après que Guillaume (de RAVIVE) m’ait aidée à faire la mise en page avec mes photos de famille. »

RAVIVE : Quels retours avez-vous eus sur le livre ?

Anne-Marie Guyon : « Nous avons une très grande famille – mon mari a 8 frères et soeurs. J’ai commandé mon livre en 100 exemplaires, j’ai dû déjà en donner 75, aux enfants, aux cousins, à des amis et anciens collègues ! Un de mes fils m’a donné l’idée d’envoyer un exemplaire à l’Association pour l’Autobiographie. Pour l’instant je n’ai eu que des retours extra. Ma petite soeur m’a envoyé une carte qui dit : « le bonheur n’est pas au sommet de la montagne, mais dans la façon de la gravir« , pour elle cette citation résume très bien ma perception de la vie. » Et mon fils m’a écrit : « J’ai été très ému de lire tout cela.Vraiment félicitations pour cet immense travail qui est un cadeau sans prix, ma chère maman je te remercie du fond du coeur d’avoir mené à bien ce projet, je trouve cela génial. Une fois commencé, j’ai avalé le livre. »